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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/140

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ANATOMIE

liser sa haute expérience des fonctions du corps spirituel et de l’esprit corporel de l’homme, pour écrire l’histoire d’une science quelconque qui servirait alors de modèle à toutes les autres.

Cette histoire prend un aspect très respectable lorsqu’on la considère du point où la science est parvenue. On estime à la vérité ses prédécesseurs, on leur sait gré de la peine qu’ils se sont donnée pour nous ; mais on mesure toujours, en haussant les épaules, les limites dans lesquelles ils se sont agités sans avancer et souvent en reculant. Personne ne voit en eux des martyrs qu’une ardeur irrésistible a jetés au milieu d’obstacles qu’ils ne pouvaient vaincre, et ne réfléchit qu’il y avait plus de vouloir sérieux dans ces pères de la science, auteurs de tout ce qui existe, que dans leurs successeurs qui jouissent de leurs travaux et en dissipent le fruit.

Mais laissons ces considérations chagrines, pour nous occuper des travaux où la science et l’art, l’intelligence et l’imitation des formes, se donnent la main pour accomplir une noble tâche.