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COMPARÉE.

LES LÉPADÉES.

(1824.)

Les mémoires si profonds et si féconds en résultats, du docteur Carus, sont toujours pour moi une source de plaisir et d’instruction. Toute ma vie je me suis, occupé d’histoire naturelle, mais j’avais plutôt des croyances et des présomptions qu’un savoir basé sur l’observation ; grâce à lui, chacune des parties du règne animal devient claire à mes yeux, je vérifie dans les détails les faits que j’avais déduits de l’ensemble, et plus d’un résultat dépasse mes espérances et mes prévisions. Je trouve en cela la plus douce récompense de mes consciencieux efforts, et je songe avec plaisir à telle ou telle particularité que j’avais, pour ainsi dire, prise au vol, et notée dans l’espoir qu’elle pourrait bien un jour vivifier quelque partie de la science. Je rapporterai donc ici quelques observations sur les Lépadées, telles que je les trouve consignées dans mes papiers.

Toute coquille bivalve, étant séparée du monde extérieur par son enveloppe calcaire, doit être considérée comme un individu : son genre de vie, ses mouvements, son mode de nutrition et de reproduction, tout le prouve. Le Lepas anatifera semble, au premier abord, un mollusque bivalve ; mais nous voyons bientôt qu’il y a plus de deux valves ; nous trouvons, en effet, deux valves accessoires qui sont nécessaires pour recouvrir cet animal et tous les cirrhes dont il est muni (9). Tout cela est facile à comprendre si l’on a sous les yeux le mémoire de Cuvier sur les Anatifs, inséré dans ceux du Muséum d’histoire naturelle, t. II, p. 100.