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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/143

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COMPARÉE.

sement ; les coquilles principales, qui s’arrêtent dans leur développement, devenant insuffisantes pour cet objet.

Admirons ici l’activité de la nature qui remplace une force insuffisante par le nombre des forces. Car lorsque les coquilles principales ne vont pas jusqu’au rétrécissement, il se produit, dans tous les espaces vides qu’elles laissent entre elles, de nouvelles séries de coquilles de plus en plus petites qui forment à la fin autour du bord de la dilatation une rangée de petites perles. Là cesse toute transition de la possibilité à la réalité.

Nous voyons aussi que l’expansion de la partie inférieure du pédicule est la condition nécessaire pour qu’il se forme de nouvelles coquilles. Il semble, en examinant les choses de près, que chaque point de formation se hâte d’envahir les autres pour s’agrandir à leurs dépens, dans le moment même où ils sont sur le point de se développer. Une coquille, quelque petite qu’elle soit, ne saurait être absorbée par une plus grande ; tout ce qui est se fait équilibre. Aussi voit-on dans le Lepas anatifera une croissance régulière et normale qui, dans le Lepas polliceps, prend un plus grand développement, de manière que chaque point isolé s’étend et s’approprie le plus d’espace qu’il peut.

Mais ce que nous devons signaler à l’admiration des observateurs, c’est que la loi, qui est pour ainsi dire éludée, n’entraîne pas nécessairement de la confusion, mais que les centres réguliers d’action et de formation du Lepas anatifera se retrouvent dans le Lepas polliceps, si ce n’est que l’on voit d’espace en espace de petits mondes qui s’étendent l’un sur l’autre, sans pouvoir empêcher que des productions semblables ne se forment et ne se développent, quoique resserrées et réduites à une plus petite échelle.

Celui qui aurait le bonheur d’observer ces animaux