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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/157

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COMPARÉE.

terre ferme ; mais c’est lorsqu’ils se trouvèrent enfin dans un élément distinct, l’air, qui ne s’oppose pas aux lois intérieures de développement, que cette impuissance devint évidente. Si jamais il a existé un être faible et sans physionomie, c’est à coup sûr celui-ci. Il a des membres, mais qui ne sont pas proportionnés, et s’allongent indéfiniment comme s’ils voulaient se développer à l’aise, impatients de compenser l’état antérieur où ils étaient pour ainsi dire resserrés sur eux-mêmes ; il semble même, à considérer la longueur des ongles, que le membre n’est pas définitivement terminé par eux, et qu’il doive encore se prolonger au-delà. Les vertèbres cervicales se multiplient, et en se reproduisant ainsi, elles prouvent qu’il n’existe point de force intérieure qui limite leur nombre ; la tête est petite, le cerveau atrophié. Aussi, comparant ces animaux au type général de la famille, on peut dire que le Megatherium est moins monstrueux que l’aï. Il est remarquable de voir comment, dans l’unau (Bradypus didactylus, L.), l’esprit animal, plus concentré, s’est assimilé davantage à la terre, s’est accommodé à elle, et s’est élevé jusqu’à la race mobile des singes, parmi lesquels on en trouve plusieurs qui se rapprochent des Tardigrades.

Si l’on admet jusqu’à un certain point nos hypothèses, on accueillera peut-être quelques considérations au sujet de la note qui se lit sur la couverture de la livraison des Pachydermes. Elle est ainsi conçue :

« Dans le tableau p. 244, on parle, à propos des vertèbres dorsales, d’un point médian sur lequel nous devons donner quelques éclaircissements. En examinant l’épine dorsale des mammifères à formes caractérisées, on observe que les apophyses épineuses, lorsqu’on les regarde d’avant en arrière, s’inclinent en arrière, tandis qu’elles vont en se penchant en avant lorsqu’on les