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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/167

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COMPARÉE.

qu’un particulier a réunis avec amour et avec intelligence ; sans doute on doit leur savoir un gré infini s’ils fondent des institutions où le talent peut se révêler, où l’homme capable est soutenu dans ses efforts et se rapproche du but qu’il veut atteindre : mais ce qui est encore plus louable, c’est de mettre à profit une occasion qui souvent ne se présente qu’une fois ; c’est de savoir distinguer le moment où un homme, après avoir usé péniblement sa vie à développer le talent que la nature avait mis en lui, pour accomplir à lui seul une tâche que plusieurs hommes réunis n’auraient pu achever, est toute la force productrice de son génie. Alors les princes et leurs subordonnés sont appelés à un rôle bien digne d’envie, celui d’intervenir activement au moment décisif, et d’amener à leur maturité des fruits déjà si avancés, malgré des obstacles infinis, et sans l’assistance d’aucun secours étranger.