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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/168

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PRINCIPES
DE
PHILOSOPHIE ZOOLOGIQUE,
DISCUTÉS EN MARS 1830, AU SEIN DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES,
PAR
M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE.

(Septembre 1830).

La séance de l’Institut de France, du 22 février 1830, a été le théâtre d’un événement significatif, et dont les conséquences doivent être nécessairement importantes. Pans ce sanctuaire des sciences, où tout se passe en présence d’un public nombreux, et avec une convenance parfaite, où les paroles sont empreintes d’un caractère de modération qui suppose un peu de cette dissimulation que l’on rencontre chez les personnes bien élevées, où les points litigieux sont écartés plutôt que discutés ; il vient de s’élever un débat qui pourrait bien devenir une querelle personnelle, mais qui, vu de près, a une portée bien plus grande.

Le conflit perpétuel qui partage depuis si long-temps le monde savant en deux partis, était latent pour ainsi dire au milieu des naturalistes français et les divisait à leur insu ; cette fois, il vient d’éclater avec une violence singulière. Deux hommes remarquables, le secrétaire perpétuel de l’Académie, M. Cuvier, et un de ses membres les plus distingués, M. Geoffroy-St-Hilaire, s’élèvent l’un contre l’autre ; le premier, environné de son immense renommée ; le second, fort de sa gloire scientifique. Depuis trente ans ils professent tous deux l’histoire naturelle au Jardin des Plantes ; ouvriers également actifs dans le champ de la science, ils l’exploitent d’abord en commun ; mais, séparés peu