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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/190

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ANATOMIE

du quatorzième volume de Dalton ne soient point décisives. C’est ici que nous invoquerons le génie de l’analogie ; s’il nous prête son secours, nous ne méconnaîtrons pas, dans un fait douteux et isolé, la loi dont beaucoup d’exemples nous ont démontré la généralité ; mais nous saurons la reconnaître même lorsqu’elle semble se dérober à nos regards.

Dans les figures 2, 3 et 4 de la seconde planche, j’ai opposé le crâne de l’homme à celui du singe ; dans le premier, on voit clairement que l’os intermaxillaire est tantôt séparé, tantôt réuni. Peut-être aurais-je bien fait de présenter ces deux états avec plus de détail, puisqu’ils sont pour ainsi dire le but de la dissertation. Mais précisément à cette époque, qui aurait pu devenir féconde, je perdis le goût de ce genre d’études, je cessai de m’en occuper, et dois me féliciter de ce qu’une illustre société de naturalistes a bien voulu insérer ce fragment dans l’impérissable collection de ses actes.

À l’occasion des travaux de M. Geoffroy, j’ai étudié dans le même esprit un autre organe sur lequel j’appellerai l’attention du lecteur. La nature doit être respectée même dans ses écarts, l’observateur intelligent sait toujours la reconnaître et l’utiliser. Elle se montre tantôt sous une face, tantôt sous l’autre ; ce qu’elle cache elle l’indique au moins, et nous ne devons négliger aucun des moyens qu’elle nous offre de mieux la contempler à l’extérieur, et de pénétrer plus profondément dans sa structure intime. Nous allons donc, sans plus de détour, nous emparer de la fonction pour en tirer tout le parti que nous pourrons.

La fonction bien comprise n’est rien autre chose qu’une entité en action. Comparons donc, ainsi que M. Geoffroy lui-même nous y engage, le bras de l’homme aux membres antérieurs des animaux.

Sans vouloir paraître savant, nous sommes forcé