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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/199

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COMPARÉE.

lui-ci répond bien malgré lui, à ce qu’il assure, mais seulement pour ne pas laisser croire, par son silence, qu’il reconnaît la justesse de ces observations. Ceci est un exemple remarquable, qui prouve combien on doit éviter de traiter des questions générales, à propos de faits particuliers.

Une des séances suivantes offrit un incident, que M. Geoffroy rapporte ainsi dans la Gazette Médicale du 23 octobre 1830.

« La Gazette Médicale et les autres feuilles publiques ayant répandu la nouvelle de la reprise de l’ancienne controverse entre M. Cuvier et moi, on est accouru à la séance de l’Académie des sciences, pour entendre M. Cuvier, dans les développements qu’il avait promis de donner sur le rocher des crocodiles. La salle était pleine de curieux ; par conséquent ce n’était pas de ces zélés disciples, animés de l’esprit de ceux qui fréquentaient les jardins d’Academus, et l’on y distinguait les manifestations d’un parterre athénien, livré à bien d’autres sentiments. Cette remarque, communiquée à M. Cuvier, le porta à remettre pour une autre séance, la lecture de son mémoire. Muni de pièces, j’étais prêt à répondre. Cependant je me suis réjoui de cette solution. Je préfère à un assaut académique, le dépôt que je fais ici du résumé suivant, résumé que j’avais rédigé d’avance et que j’eusse, après l’improvisation devenue nécessaire, remis sur le bureau à titre de ne varietur. »

Une année s’est écoulée depuis ces événements, et l’on a pu se persuader que nous avons été attentif à suivre les conséquences de cette révolution scientifique, autant qu’à observer celles du bouleversement politique concomitant. Hâtons-nous donc de déclarer que les recherches scientifiques se font maintenant chez nos voisins dans un esprit plus indépendant et plus large qu’autrefois.