Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
ANATOMIE

y assistaient et discutaient leurs expériences et leurs opinions ; peu à peu on ouvrit la porte à quelques amis de la science, il était difficile de refuser l’entrée à ceux qui vinrent à leur suite, et bientôt l’Académie se trouva en présence d’un public nombreux.

Si on examine avec attention le cours des choses, on verra que toutes les discussions publiques, soit religieuses, soit politiques, soit scientifiques, finissent toujours par porter sur le fond des choses.

Les académiciens français avaient évité long-temps, comme c’est l’usage dans la bonne société, les controverses approfondies et par conséquent violentes ; on ne discutait pas les mémoires présentés, ils étaient renvoyés à l’examen d’une commission qui faisait un rapport, et concluait de temps en temps à l’insertion dans les Mémoires des savants étrangers à l’Académie. Tels sont les renseignements qui nous sont parvenus ; mais il paraît que les usages de l’Académie vont subir quelques modifications amenées par ces débats, et un conflit s’est élevé entre les deux secrétaires perpétuels, Arago et Cuvier. C’était l’usage à chaque séance de lire seulement un procès-verbal très succinct de la séance précédente. M. Arago crut pouvoir déroger à cet usage, et exposer avec détail tout le contenu de la protestation de Cuvier. Celui-ci proteste de nouveau, se plaint de la perte de temps qu’un pareil usage entraînerait après lui, et de l’inexactitude du résumé de M. Arago. Geoffroy Saint-Hilaire réplique : on cite les habitudes de quelques autres Académies ; de nouvelles objections sont élevées, et l’on se décide enfin à laisser mûrir cette question par le temps et la réflexion.

Dans une séance du 11 octobre, Geoffroy lit un mémoire sur les formes particulières de l’occipital chez le crocodile et le Teleosaurus ; il reproche à Cuvier un oubli important dans l’énumération des parties. Ce-