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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/203

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HISTOIRE
DE MES
ÉTUDES BOTANIQUES.

(1831.)
Voir venir les choses est le meilleur moyen de les expliquer.
Turpin.


Pour éclairer l’histoire des sciences et se rendre compte de leur progrès, il faut s’enquérir avant tout de leurs commencements ; découvrir l’auteur qui le premier a dirigé son attention sur un sujet donné, connaître les moyens qu’il a mis en usage, l’époque à laquelle certains phénomènes ont éveillé la curiosité, et fait naître des idées, qui ont fini par engendrer des opinions nouvelles. Éprouvées par l’application, celles-ci servent à déterminer le moment où une découverte, une invention quelconque deviennent incontestables. Ces recherches sont une belle occasion pour apprécier et mesurer la puissance de l’esprit humain.

On a fait à la métamorphose des plantes l’honneur de s’enquérir de son origine ; on s’est demandé comment un homme déjà dans l’âge moyen de la vie, ayant quelque réputation comme poëte, des occupations nombreuses et des goûts divers, avait osé se lancer dans le champ sans limites des sciences naturelles, et les étudier assez profondément pour pouvoir établir un principe, dont l’heureuse application aux formes les plus variées de la végétation, résume toutes les lois auxquelles obéissent des millions de faits isolés.