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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/208

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BOTANIQUE.

la chimie et la botanique doivent leur existence à la médecine, et en même temps que Buchholz s’élevait de la pharmacie à la chimie, il sortait du cercle étroit de la flore médicale pour entrer dans le vaste champ de la botanique. Il cultivait dans son jardin non seulement les plantes officinales, mais encore des végétaux rares ou peu connus, qui n’avaient qu’un intérêt scientifique.

Un prince qui, jeune encore, se livrait déjà à l’étude des sciences, sut faire tourner au profit de tous l’activité de Buchholz. De vastes terrains aérés et exposés au soleil, près desquels existaient des lieux humides et ombragés, furent consacrés à une école de botanique. Des jardiniers instruits prêtèrent la main avec zèle à cette entreprise, et des catalogues, encore existants, témoignent de l’ardeur avec laquelle ces travaux furent commencés.

Toutes ces circonstances me forcèrent à étudier de plus en plus la botanique. J’avais fait relier ensemble la terminologie de Linnée, les fondements sur lesquels est bâti son système artificiel, les dissertations que J. Gessner a écrites pour éclaircir les éléments de Linnée ; et ce petit volume m’accompagnait dans toutes mes excursions. Encore aujourd’hui la vue de ce cahier me rappelle des jours purs et heureux, pendant lesquels ces pages si remplies de sens m’ouvraient un monde nouveau. La philosophie botanique de Linnée était mon étude de tous les jours, c’est ainsi que j’avançais continuellement dans la connaissance méthodique de cette science, en cherchant à m’approprier tout ce qui pouvait me donner une idée générale de l’ensemble du règne végétal.

La suite de ces communications apprendra peut-être au lecteur le succès de ces études, pour ainsi dire étrangères à ma vocation, et l’influence qu’elles ont eu