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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/264

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246
BOTANIQUE.

XV.

Rose prolifère[1].


Tout ce que notre esprit s’est efforcé jusqu’ici de se figurer à l’aide de l’imagination, une rose monstrueuse va le réaliser de la manière la plus complète. Le calice et la corolle sont rassemblés autour d’un axe commun, mais l’ovaire resserré sur lui-même ne se trouve pas au milieu, entouré et surmonté des organes mâles et femelles ; c’est la tige qui s’élève du centre de la fleur : elle est colorée d’un vert entremêlé de teintes rougeâtres ; de petits pétales d’un rouge foncé et plissés sur eux-mêmes, dont quelques uns portent les traces de l’insertion des anthères, se développent successivement le long de ce nouveau pédoncule armé d’aiguillons qui continue la tige. Les pétales isolés diminuent de grandeur et finissent par passer, sous nos yeux, à l’état de feuilles caulinaires, moitié rouges et moitié vertes. Une série de nœuds s’établit de nouveau, et, de leurs bourgeons, sortent des boutons de rose qui cependant sont toujours imparfaits.

104.

Cet exemple est une preuve palpable de ce que nous avons avancé plus haut, savoir que tous les calices ne sont que des feuilles florales rétrécies ; car ici le calice régulier est formé de cinq feuilles parfaitement développées, composées de trois à cinq folioles, et telles enfin qu’on les voit ordinairement sur les tiges des rosiers.

  1. Voy. planche V, fig. 1.