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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/268

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BOTANIQUE.

une application facile aux végétaux vivaces ; car le rameau qui se développe sur l’arbre le plus vieux, n’est à vrai dire qu’une plante annuelle, quoiqu’il pousse sur un tronc qui existe déjà depuis plusieurs années, et que lui-même puisse durer fort long-temps.

111.

Une seconde circonstance qui empêcha Linnée de pousser plus loin ses recherches, c’est qu’il considéra les différents cercles concentriques du tronc, savoir : l’écorce extérieure, le liber, le bois et la moelle, comme des parties agissant simultanément et ayant une vitalité et une importance égales. Il attribua à ces couches concentriques du tronc la production de la fleur et du fruit, qui, disait-il, se développent l’un de l’autre, et se recouvrent mutuellement comme les couches corticales et ligneuses. Mais cette observation superficielle n’a pu soutenir un examen approfondi. L’écorce la plus extérieure est inapte à produire quoi que ce soit, et dans les vieux troncs, c’est une masse durcie et séquestrée au dehors, comme le bois l’est au dedans. Dans beaucoup d’arbres, elle tombe ; dans beaucoup d’autres, on peut l’enlever sans leur causer le moindre préjudice. Elle ne saurait donc produire ni un calice, ni une corolle, ni une portion vivante quelconque ; c’est le liber qui renferme le principe de la vie, et sa lésion entraîne un désordre proportionnel dans la végétation. Une observation attentive prouve que c’est de lui que toutes les parties externes se développent successivement si c’est le long de la tige, ou simultanément si c’est dans la fleur et le fruit. Linnée ne lui attribue que le rôle secondaire de produire la corolle, le bois étant chargé de la création des étamines ; mais il est facile de s’assurer que le bois est une partie