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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/295

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BOTANIQUE.

niques depuis leurs premiers rudiments jusqu’à leur développement le plus parfait. Cette méthode, par laquelle Wolf est arrivé à de si beaux résultats, est excellente ; mais il n’avait pas réfléchi qu’il y a voir et voir, que les yeux de l’esprit sont dans une connexion intime et vivante avec les yeux du corps, et que, sans cela, on court le risque d’avoir entrevu sans avoir vu.

Dans la métamorphose des plantes, il a constaté que le même organe allait toujours en se contractant, et par conséquent en diminuant ; mais il n’a pas reconnu que cette contraction alterne avec une dilatation. Il a vu que son volume devenait moindre, sans observer que son organisation était plus parfaite, et, par conséquent, il a fait un contresens en appelant dégénérescence ce qui n’est qu’un progrès continuel.

C’est ainsi qu’il s’est lui-même coupé le chemin qui l’aurait conduit infailliblement à reconnaître la métamorphose des animaux ; aussi dit-il de la manière la plus positive, que dans les animaux les choses se passent tout autrement. Mais comme sa méthode est infaillible, son exactitude comme observateur incontestable ; comme il insiste sur ce principe qu’on doit suivre scrupuleusement les développements organiques avant de passer à la description de l’organe à l’état parfait ; il arrive à la vérité malgré ses contradictions.

Tandis qu’il nie dans un passage de son livre l’analogie de formes qui existe entre certains organes intérieurs de l’animal, il la reconnaît spontanément dans un autre. Il la nie, parce qu’il compare entre eux des organes isolés qui n’ont aucune analogie ; par exemple, les intestins avec le foie, le cœur avec le cerveau ; cette analogie le frappe au contraire, à l’instant même, dès qu’il compare un système à un autre, et c’est alors qu’il émet cette proposition hardie que