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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/315

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BOTANIQUE.

mes idées ; il les accueillit à sa manière et n’était pas éloigné de les adopter. Cependant elles paraissent avoir eu peu d’influence sur l’ensemble de ses travaux, quoiqu’il s’occupât spécialement de ranger le règne végétal par familles.

Pendant mes fréquentes visites et mon séjour à Iéna, je m’entretenais souvent, sur les points scientifiques qui m’intéressaient, avec les hommes distingués qui faisaient partie de l’Université. Parmi eux, le docteur J.‑C. Starke, qui jouissait, comme médecin praticien, de la confiance universelle, et joignait à cela un esprit élevé, s’était pris d’affection pour mon idée. Les usages académiques lui conféraient le titre, nominal seulement, de professeur de botanique, parce qu’il appartenait à la seconde section de la Faculté de médecine. Il ne s’était jamais occupé spécialement de cette science, mais il avait saisi avec sagacité les avantages que présentait ma manière de voir ; il sut l’appliquer aux connaissances botaniques qu’il avait acquises antérieurement, et résolut, moitié sérieusement, moitié par plaisanterie, de remplir ses fonctions de professeur honoraire et de faire un cours de botanique. Dans l’hiver de 1791, il publia le programme de ses leçons sous le titre suivant : Publicè introductionem in physiologiam botanicam ex principiis perillust. de Goethe tradet. Je lui confiai tout ce que j’avais de dessins, de gravures et de plantes sèches pour animer ses leçons, qui eurent le plus grand succès. Je ne sais si les semences qu’il a répandues ont porté leurs fruits, mais cet essai fut pour moi une preuve encourageante que des considérations de ce genre pourraient dans la suite avoir une influence très grande sur la marche de la botanique.

Pendant que l’idée de la métamorphose se développait lentement dans le champ de la littérature et de la science, j’eus le plaisir de rencontrer, en 1794, un