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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/33

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INTRODUCTION.

gine, tantôt ils se rencontrent et se réunissent ; ils se séparent, se recherchent, et déterminent ainsi une reproduction à la fois infinie et variée.

Plus l’être est imparfait, plus les parties sont semblables, et reproduisent l’image de l’ensemble. Plus l’être devient parfait et plus les parties sont dissemblables. Dans le premier cas, le tout ressemblera la partie ; dans le second, c’est l’inverse ; plus les parties sont semblables, moins elles se subordonnent les unes aux autres : la subordination des organes indique une créature d’un ordre élevé.

Comme les maximes générales ont toujours quelque chose d’obscur pour celui qui ne sait pas les expliquer à l’instant même en les appuyant par des exemples, nous allons en donner quelques uns, car tout notre travail ne roule que sur le développement de ces idées et de quelques autres encore.

Qu’une herbe et même un arbre qui se présentent à nous comme des individus, soient composés de parties semblables entre elles et au tout, c’est ce que personne ne sera tenté de nier. Que de plantes peuvent se propager par boutures. Le bourgeon de la dernière variété d’un arbre à fruit pousse un rameau qui porte un certain nombre de bourgeons identiques ; la propagation par graine se fait de la même manière ; elle est le développement d’un nombre infini d’individus semblables, sortis du sein de la même plante.

On voit que le mystère de la propagation par semences est déjà contenu dans cette formule. Et, si on réfléchit, si on observe bien, on reconnaîtra que la graine elle-même qui, au premier abord, nous semble une unité indivisible, n’est en réalité qu’un assemblage d’êtres semblables et identiques. On regarde ordinairement la fève comme propre à donner une idée juste de la germination ; prenez-la avant qu’elle ait germé, lors-