Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
BOTANIQUE.

Que les organes s’allongent ou se raccourcissent, se soudent ou se divisent, s’élargissent ou se contractent, s’arrêtent ou se devancent, se développent ou s’atrophient, tout se passe en vertu de cette loi si simple de la métamorphose qui produit des parties symétriques ou irrégulières, fécondes ou stériles, et des phénomènes compréhensibles ou incompréhensibles.

Cette manière de présenter les choses méthodiquement et avec un grand nombre de preuves à l’appui, séduirait certainement M. Vaucher, parce qu’au lieu de détruire la doctrine des causes finales, elle lui prêterait une nouvelle force.

Ce qui frappe de plus en plus tous ceux qui étudient la nature, c’est la simplicité et le petit nombre de moyens que l’être primitif met en usage pour arriver aux résultats les plus variés. On conçoit même qu’un observateur attentif ait la faculté de voir avec les yeux du corps des choses en apparence impossibles. Qu’on nomme cette faculté prévision ou conséquence nécessaire, il n’en faut pas moins s’incliner profondément devant la cause mystérieuse de tout ce qui existe.

Si je ne m’adressais qu’à des Allemands j’irais plus loin, et je leur parlerais, comme à des intelligences amies, une langue qu’elles comprennent ; mais comme je dois m’attendre à une traduction française, je m’arrête, afin de ne pas encourir auprès de cette nation, qui demande avant tout qu’on soit clair dans ses idées et dans son style, le reproche de m’être laissé aller aux rêveries du mysticisme.