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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/341

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BOTANIQUE.

grand nombre de plantes. La température était fraîche et même froide ; des pluies fréquentes, mais passagères étaient tombées pendant plusieurs semaines. Un temps clair et un soleil très ardent succédèrent à ce temps variable.

Bientôt après on aperçut du miellat sur plusieurs plantes herbacées et arborescentes. Quoique ce phénomène me fût connu déjà depuis quelques jours, cependant je fus frappé des circonstances suivantes :

En suivant une allée de vieux tilleuls en fleurs qui bordaient un fossé ; je vis que le sol, qui avait été pavé avec des schistes argilo-siliceux, présentait çà et là des places humides qui semblaient le résultat d’une pluie accompagnée de vent. Je revins au bout d’une heure, et quoique le soleil fût ardent, les taches n’avaient pas disparu : je constatai ensuite qu’elles étaient comme visqueuses. Quelques dalles paraissaient entièrement enduites de ce suc, celles de schiste siliceux, en particulier, semblaient avoir été vernies.

Je remarquai bientôt que ces taches étaient disposées dans les limites d’un cercle, dont la cime de l’arbre avait exactement déterminé le contour ; il était indubitable que cette viscosité venait de l’arbre, et en effet toutes les feuilles étaient luisantes.

Dans un jardin, j’observai un prunier de reine-claude sur lequel cette exsudation était si abondante, qu’à l’extrémité de chaque feuille, on voyait pendre une gouttelette ayant la consistance du miel, et qui ne pouvait se détacher ; dans quelques cas une gouttelette était tombée de la feuille supérieure sur celle placée au-dessous. Ces gouttes étaient jaunes, transparentes ; celles au contraire qui pendaient à l’extrémité des feuilles étaient mêlées d’une couleur noirâtre. Des milliers de pucerons[1] se trouvaient sur la face inférieure des

  1. Aphis.