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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/340

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BOTANIQUE.

par une polyandrie licencieuse, sont insupportables à quiconque est doué de sentiments délicats.

On a souvent reproché aux érudits d’insister, plus que la raison et la convenance ne l’exigent, sur les passages licencieux ou équivoques des auteurs anciens, afin de se dédommager, pour ainsi dire, de la sécheresse inhérente à leurs dissertations. Des naturalistes, ayant surpris la nature dans quelques uns de ses moments de faiblesse, ont trouvé une triste satisfaction à les signaler. Je me rappelle avoir vu des arabesques où les rapports sexuels, dont le mystère se passe dans l’intérieur du calice des fleurs, étaient traités à la manière antique de façon à ne pas laisser l’ombre d’un doute sur les intentions de l’artiste.

Les botanistes n’avaient du reste aucune arrière-pensée mauvaise à propos du dogme de la sexualité ; ils y croyaient comme à un article de foi, et l’admettaient sans examiner soigneusement ses bases ni son origine : avec des mots on éludait la signification réelle des choses. Le système nouveau n’amènerait aucun changement dans la terminologie, les anthères et le pistil resteraient ce qu’ils étaient, seulement on ne leur accorderait pas un rapport analogue à celui des sexes dans les animaux.

Passons maintenant à la résolution aqueuse, nous trouverons qu’elle est tantôt normale tantôt anormale. Les nectaires proprement dits et les sucs qu’ils sécrètent sont dignes de toute notre attention, et trahissent leur affinité avec les organes de la pulvification. Ils remplissent même, dans certains cas, des fonctions analogues.

Un naturaliste a fait les observations suivantes sur les excrétions mielleuses ou miellat (Honigthau) furent si abondantes sur les végétaux en 1820.

Dans les derniers jours de juin, on les observa sur un