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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/343

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BOTANIQUE.

veloppement des fleurs et des fruits, furent soumis à une exhalation très active : mais comme ils étaient gorgés de liquides, ces sucs, que l’on serait en droit d’assimiler à ceux qu’exsudent les nectaires, quoique la chimie ne les ait pas encore analysés, furent exhalés en même temps que l’eau à laquelle ils étaient mêlés. Leur présence attira ensuite des insectes qui ne sont pas la cause de cette exsudation.

Il serait plus difficile d’expliquer comment il se fait que ce miel en tombant à terre couvre certaines places comme un enduit, tandis que d’autres fois il se répand en gouttelettes. Je serais tenté de croire qu’à sa sortie des pores situés près des nervures ou dans les cavités des feuilles, la gouttelette renferme une bulle d’air, surtout si le limbe est placé verticalement. L’air se dilate, la bulle crève et lance au loin le liquide qui lui servait d’enveloppe.

Ce qui semble confirmer nos idées, c’est qu’il n’y avait pas de miel sur les tilleuls en fleur ; là les sucs préparés qui se perdent en excrétions inutiles ont trouvé leur emploi, et servent à l’accomplissement de fonctions plus relevées, au lieu de suinter ainsi d’une manière anormale et pathologique.

Des arbres plus tardifs n’absorbent peut-être pas autant de liquide, l’élaborent d’une manière plus complète, et l’éguttation n’a pas lieu.

Le prunier de reine-claude au contraire est un de ces arbres où l’abord des sucs vers le fruit est évident ; si celui-ci se développe imparfaitement, tandis que le tronc, les branches et les rameaux sont gorgés de liquide, il est naturel qu’il y ait une sécrétion de liquide qui ne se fait pas dans le prunier ordinaire.

Je profitai de cette occasion pour rassembler une certaine quantité de ce liquide visqueux. Après avoir réuni en petits faisceaux quatre cents feuilles envi-