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BOTANIQUE.

PROBLÈMES

(mars 1823.)

Système naturel, mots qui se contredisent mutuellement. La nature n’a point de système ; elle est vivante et renferme la vie, elle est la transition d’un centre inconnu à une circonférence qu’on n’atteindra jamais. L’étude de la nature est donc sans limites, soit qu’on analyse les détails ou qu’on cherche à embrasser le tout en poursuivant une trace dans toutes les directions.


L’idée de la métamorphose est un don d’en haut, sublime, mais dangereux. Elle mène à l’amorphe, détruit, dissout la science. Semblable à la force centrifuge, elle se perdrait à l’infini si elle n’avait pas un contre-poids ; ce contre-poids c’est le besoin de spécifier, la persistance tenace de tout ce qui est une fois arrivé à la réalité, force centripète à laquelle aucune condition extérieure ne saurait rien changer : le genre Erica en est la preuve.

Mais comme les deux forces agissent simultanément, il faudrait dans l’enseignement exposer simultanément leur action, ce qui paraît devoir être impossible.

Peut-être sortirons-nous d’embarras par un système artificiel qu’on pourrait comparer ou à une série successive de tons, avec les altérations qu’ils subissent dans l’intervalle des octaves. Il en résulte une musique transcendante existante par elle-même et qui semble braver la nature.

Il faudrait avoir recours à un mode d’exposition