Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
BOTANIQUE.

artificiel, fonder une symbolique. Quel est l’homme capable d’un semblable travail ! quels sont ceux qui sauraient l’apprécier !


Quand je considère les assemblages qu’on nomme des genres en botanique, je les admets tels qu’ils sont, mais il me semble toujours qu’un groupe ne saurait être traité comme l’autre. Il est des groupes dont les caractères se retrouvent dans toutes leurs espèces ; on peut les reconnaître en suivant une méthode rationnelle, elles ne se perdent pas en variétés infinies et doivent être traitées avec ménagement. Je ne citerai que les Gentianes ; un botaniste instruit se rappellerait d’autres exemples.

Il est au contraire des groupes mal caractérisés dans lesquels on ne saurait admettre d’espèces, et qui se perdent dans un nombre infini de variétés. Si on veut les traiter scientifiquement, on n’en vient pas à bout, on s’embrouille de plus en plus, parce qu’elles échappent à toute loi, à toute détermination. J’ai désigné quelquefois ces genres sous le nom de libertins, et j’ai osé donner cette épithète à la rose, ce qui ne saurait en rien amoindrir son charme ; c’est surtout à la Rosa canina que je serais tenté de faire ce reproche.

L’homme, dès qu’il joue un rôle, devient législateur, d’abord dans la morale, en admettant le devoir ; dans la religion, en se pénétrant de l’existence de Dieu et des choses divines, et en basant sur sa conviction certaines cérémonies extérieures : dans l’administration civile ou militaire, une action ou un fait ne sont importants que lorsqu’il les impose à d’autres : dans les arts c’est exactement la même chose ; nous avons vu comment l’esprit humain s’empare de la musique ; mais la cause de