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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/359

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GÉOLOGIE.

et qui ouvre pour ainsi dire la carrière aux autres métaux.

Plus d’un métal s’associe d’une manière singulière à celui-ci ; le fer oligiste (Eisenglanz) joue ici un grand rôle, le Wolfram, le tungstène (Scheel), la chaux combinée avec divers acides à l’état de chaux fluatée (Flusspath), d’apatite (Apatit), et bien d’autres encore. Si l’on ne trouve pas d’étain dans le granit primitif, voyons quelle est la roche qui, dans la série géologique, nous offre la première des traces de ce métal important. C’est une roche de Schlackenwald, à laquelle il ne manque que du feldspath pour être du granit, et dans laquelle le quarz et le mica sont aussi étroitement unis que dans le granit, mais où ils sont associés en parties égales, sans que l’un puisse passer pour le contenant ni l’autre pour le contenu. Les mineurs ont appelé cette roche Greissen[1], nom heureusement trouvé qui indique l’affinité de la roche avec le gneiss. Si l’on ajoute à cela qu’à Einsiedeln, plus loin que Schlackenwald, on rencontre de la serpentine ; qu’on a observé dans le pays des traces de strontiane sulfatée (Cœlestin) ; qu’on trouve près de Marienbad et vers les sources de la Tepel du granit à grains fins et du gneiss avec des grenats (Almandinen) très gros, on conviendra que l’on peut étudier dans cette localité une grande époque géognostique.

Ces préliminaires ont pour but d’expliquer l’intérêt que j’ai mis à examiner la formation stannifère ; car s’il est essentiel d’avoir un point de départ bien fixe, il est encore plus important de faire le premier pas en s’appuyant sur un point qui, à son tour, puisse servir de base fondamentale pour s’élever plus haut. C’est pourquoi j’ai étudié pendant long-temps la formation stan-

  1. Hyalomicte, granit stannifère.