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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/397

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GÉOLOGIE.

avaient celle d’un obélisque à quatre faces avec une base qui n’était pas parfaitement horizontale.

Je suis convaincu que tout tend à prendre une forme, et que les produits inorganiques n’ont un véritable intérêt pour nous que lorsqu’ils trahissent d’une manière ou de l’autre leur tendance morphologique. On me pardonnera donc si je ne puis m’empêcher d’admettre une configuration régulière, même dans les produits les plus problématiques et d’appliquer aux cas douteux ce qui me paraît une loi générale.

Mardi, 21 août 1821.

Après avoir étudié avec détail les roches isolées, le lecteur ne sera peut-être pas fâché d’avoir une idée générale de l’aspect pittoresque de la contrée. Je ne saurais mieux faire que de rendre compte d’une promenade aussi instructive qu’agréable, que je fis en compagnie de mon aimable hôte, M. de Bresecke.

C’était, depuis plusieurs mois, le second jour où le soleil se levait sans nuages. Nous partîmes à huit heures en nous dirigeant vers l’est, sur la chaussée de Tepel, qui présente sur la droite une formation de gneiss. À l’extrémité du bois, nous découvrîmes une terre fertile et un plateau qui nous promettait une vue étendue sur les contrées voisines. Nous tournâmes à droite, vers Hohdorf : la montagne de Podhora était à gauche ; devant nous, le district de Pilsen qui s’étendait au loin vers l’orient ; la ville et le couvent de Tepel restaient cachés. Un lointain immense s’ouvrait vers le sud, les villages de Habackladra et Millischau frappèrent d’abord nos regards ; mais en avançant, nous découvrîmes la partie sud-ouest où se trouvent les bourgs de Plan et de Kuttenplan ; nous vîmes ensuite Dürmaul et la mine de Dreyhacken sur les hauteurs qui sont au-delà. L’atmosphère, dégagée de nuages, laissait apercevoir tout le pays jusqu’à l’horizon à travers des vapeurs