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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/40

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ANATOMIE

cessaire, quoique leur corps soit souvent d’un volume exagéré.

L’homme nous présente sous un petit volume une structure compliquée ; ses organes importants occupent peu d’espace, et leurs divisions sont plus nombreuses ; ceux qui sont distincts sont rattachés ensemble par des anastomoses.

Dans l’animal, l’animalité avec tous ses besoins et ses rapports immédiats est évidente aux yeux de l’observateur.

Dans l’homme, l’animalité semble appelée à de plus hautes destinées, et reste dans l’ombre pour les yeux du corps comme pour ceux de l’esprit.

Les obstacles qui s’opposent aux progrès de l’anatomie comparée sont nombreux ; c’est une science sans bornes, et l’esprit se lasse d’étudier empiriquement un sujet aussi vaste et aussi varié. Jusqu’ici les observations sont restées isolées comme on les avait faites.

On ne pouvait s’entendre sur la terminologie ; les savants, les écuyers, les chasseurs, les bouchers, etc., se servaient de dénominations différentes.

Personne ne croyait à la possibilité d’un point de ralliement autour duquel on aurait groupé ces objets, ou d’un point de vue commun sous lequel on aurait pu les envisager.

Dans cette science, comme dans les autres, les explications n’avaient pas été soumises à une critique suffisamment éclairée. Tantôt on s’attachait servilement au fait matériel, tantôt on s’éloignait de plus en plus de l’idée vraie d’un être vivant en ayant recours aux causes finales. Les idées religieuses étaient un obstacle du même genre, parce que l’on voulait que chaque chose tournât à la plus grande gloire de Dieu. On se perdait en spéculations vides de sens sur l’âme des animaux, etc.