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COMPARÉE.

Il faut déjà un travail immense pour étudier l’anatomie de l’homme jusque dans ses plus petits détails ; d’ailleurs cette étude rentrait dans celle de la médecine, et peu de savants s’y livraient exclusivement. Un plus petit nombre encore avaient assez d’ardeur, de temps, de fortune et de moyens matériels pour entreprendre des travaux importants et suivis en anatomie comparée.

II.

De la nécessité d’établir un type pour faciliter l’étude de l’anatomie comparée.

L’analogie des animaux entre eux et des animaux avec l’homme est d’une évidence telle, qu’elle a été universellement reconnue ; mais dans certains cas particuliers il est difficile de la saisir, et souvent on l’a méconnue et même niée formellement. Aussi serait-il difficile de concilier les opinions souvent divergentes des observateurs ; car on n’a pas de règle fixe (Norm) pour estimer les différentes parties, ni une série de principes pour le guider dans ce labyrinthe.

On comparait les animaux avec l’homme et les animaux entre eux, et, après beaucoup de labeur, on n’avait que des résultats partiels, qui, multipliés indéfiniment, mettaient l’observateur dans l’impossibilité absolue d’embrasser l’ensemble des choses. Dans Buffon on trouve de nombreux exemples à l’appui de cette assertion, dont les Essais de Josephi[1], et de plusieurs autres, sont venus confirmer la vérité ; car il aurait fallu comparer chaque animal avec tous les autres, et tous les animaux entre eux. On voit que cette voie n’aurait jamais conduit à une solution satisfaisante (1).

  1. Matériaux pour servir à l’Anatomie des Mammifères, par le docteur W. Josephi, professeur à l’université de Rostock, 1792.