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GÉOLOGIE.

évidemment par la main des hommes ; cent cinquante pas plus loin est un endroit où l’on a entamé les parties latérales de la colline pour la construction de la chaussée, ce qui laisse à découvert une coupe de trente pieds de haut, très instructive pour l’observateur. Là on remarque des couches de produits volcaniques, inclinées vers le nord-est : leur couleur est variable ; en bas elles sont noires et d’un brun rougeâtre, plus haut cette couleur rougeâtre devient plus caractérisée, et à mesure qu’on approche de la superficie, elle passe insensiblement au gris jaunâtre. Ce qui est fort remarquable, c’est que ces couches sont superposées très régulièrement les unes aux autres sans désordre et sans confusion. Leur pente est douce, et leur hauteur si peu considérable, que sur cette coupe de trente pieds il est facile d’en compter quarante. Ces couches sont composées de substances désagrégées qui ne présentent jamais de masse compacte ; le morceau le plus gros que l’on puisse détacher, n’aurait certainement pas plus d’une aune de long. Plusieurs des roches qui composent ces couches portent des traces bien évidentes de leur origine : ainsi on voit des schistes micacés qui n’ont subi aucun changement ; d’autres, au contraire, surtout dans les couches inférieures, ont passé au rouge. Il est rare de trouver des morceaux entourés d’une légère couche de scories (Schlacke) autrefois liquides. Dans quelques uns de ces échantillons, la roche elle-même semble avoir été en partie à l’état liquide. Mais je le répète, en général, le schiste micacé n’est pas altéré, ses angles ne sont pas même émoussés, et les scories qui le recouvrent forment une ligne aussi nette et aussi tranchée que si elles venaient de se refroidir à l’instant. Les fragments de schistes micacés qui sont totalement englobés dans les scories, n’en offrent pas moins des arêtes très vives. Quelquefois la lave qui s’est déposée