Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
403
GÉOLOGIE.

tend d’un côté vers Notre-Dame de Lorette, ancien couvent situé sur le revers opposé, et elle plonge sur les exploitations d’argile qui sont dans la plaine et servent à faire des cruchons et des ouvrages de poterie. Autrefois cette plaine formait un lac, et ses eaux, en charriant de côté et d’autre le schiste micacé en dissolution (aufgelœst), ont déposé ces couches argileuses. Jadis on y fabriquait, avec l’argile prise dans le voisinage d’Altenstein, des cruchons destinés à expédier l’eau acidule d’Eger. Maintenant en emploie l’argile dont nous parlons ; elle se trouve quelquefois à vingt pieds au-dessous de la surface du sol en couches alternativement grises et blanches. L’argile grise sert à faire des cruchons et des vases réfractaires, tandis que l’argile blanche est réservée pour les ouvrages de poterie. J’entre dans ces détails afin de signaler quelques localités intéressantes aux naturalistes qui se rendront de Franrzenbrunn à Eger, dans l’intention de visiter les traces d’anciens volcans.

En se dirigeant toujours vers le midi, on arrive à Gossl ; de ce village, un mauvais chemin conduit à travers une forêt de pins ; on atteint une hauteur couverte d’arbres résineux, et là on voit paraître les schistes argileux qui forment le point culminant du Rehberg : ils sont remarquables par des veines de quarz qui les traversent et leur donnent un aspect ondulé. Dans le fond on observe le village de Boden ; nous y descendîmes, marchant toujours sur des schistes. En suivant un petit ruisseau qui traverse le village, et se dirige vers le midi, on observe d’abord des masses très considérables de schistes argileux traversées par du quarz, enfin des masses scorifiées (Schlackenklumpen). Sur la rive droite du ruisseau, en haut du village, est un petit cône uniquement formé de scories ; à son sommet se trouve une légère dépression. Les habitants disent que c’est un