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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/428

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DE LA CONFIGURATION
DES
GRANDES MASSES INORGANIQUES.

(1824.)

De l’étude de ces effets à peine sensibles de la nature, tels que la destruction partielle de roches primitives, nous passons à celle de ces résultats immenses qui agrandissent l’esprit et nous transportent en imagination dans les premiers âges du monde. Je veux parler de la forme que revêtent les masses de neige sur les hautes montagnes.

Fischer (Voyages dans les montagnes, t. II, p. 153) s’exprime ainsi : « On appelle serac, un grand parallélipipède de neige. Les avalanches prennent ces formes régulières lorsqu’elles sont restées quelque temps à la surface du sol. »

Joseph Hamel, dans son histoire de deux ascensions sur le Mont-Blanc (Vienne, 1821) dit : « À sept heures vingt minutes, nous atteignîmes la première des trois plaines de neige qui se trouvent entre le dôme du Gouté et le Mont-Maudit (suite de rochers qui forme l’épaule occidentale du Mont-Blanc) et se succèdent l’une à l’autre dans la direction du nord au sud. On voit, sur la droite, ces énormes masses de glace, appelées seracs, que l’on aperçoit très bien de la vallée de Chamouny. Le ciel, d’un bleu foncé, paraît presque noir à côté de ces montagnes de glace, d’un blanc éblouissant. » On les a appelés seracs, du nom d’une espèce de fromages blancs auxquels on donne la forme de parallé-