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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/437

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GÉOLOGIE.

grosseur d’un grain de millet ; cela prouve que la capacité du vase a une influence sur les formations cristallines, et pourra servir à expliquer dans la suite plus d’un phénomène géologique.

Ces faits nous conduisent à l’examen d’un autre phénomène que nous ne saurions passer sous silence quoiqu’il nous soit impossible de l'expliquer. C’est que, la solidification des corps est accompagnée d’ébranlement. Il est rare que l’on soit témoin de ce phénomène qui échappe à nos sens grossiers. Lorsqu’on tient à la main le tube dans lequel on fait geler du mercure, on ressent une légère secousse au moment où le métal passe de l’état liquide à l’état solide. La même chose a lieu quand le phosphore se solidifie.

La solidification est souvent le résultat d’une secousse. De l’eau qui est près de se congeler, se couvre de cristaux, si on ébranle le vase qui la contient. Rappelons-nous encore, quoiqu’elles semblent de nature bien différente, les expériences de Chladni où un ébranlement produit en même temps un son et une forme régulière. Tout le monde sait ce qui se passe sur des lames de verre, le fait suivant est peut-être moins connu. Si l’on saupoudre avec de la poussière de lycopode l’eau contenue dans une assiette et qu’on ébranle celle-ci avec un archet de violon, la poudre formera un réseau bien marqué. Heusinger, savant actif et à vues générales, pourrait utiliser ce fait dans son Hyphéologie[1]. Purkinje, un des observateurs les plus distingués de notre époque, m’a envoyé un réseau de cette nature qu’il avait fixé sur le papier par un ingénieux artifice.

Les phénomènes entoptiques se rapportent à ceux-ci :

  1. Ὑφὸς, tissu, λὸγος discours.