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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/440

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GÉOLOGIE.

Aussi voit-on les parties d’une couleur différente former des petits champs limités par des lignes droites et affecter la forme de triangles, de quadrilatères et de rhombes à angles aigus et obtus.

De semblables apparences se voient en grand : il suffit de comparer une coupe de marbre ruiniforme avec une coupe des couches de Riegelsdorf (Riegelsdorfer Floetz) pour s’assurer de leur similitude.

J’ai dit tout cela pour faire voir que la nature n’a pas besoin de moyens violents pour produire mécaniquement ces grands phénomènes ; mais qu’elle possède des forces éternelles qui sommeillent en elle, et qui, évoquées au moment opportun, peuvent, suivant les circonstances préexistantes, produire les effets les plus gigantesques comme les plus délicats.

Le jaspe rubané des environs d’Ilmenau fournit de beaux exemples de ce genre. Des morceaux isolés larges de trois doigts, présentent des stries très régulières d’un brun foncé sur un fond plus clair. Dans beaucoup d’échantillons ce dessin linéaire n’est pas dérangé : dans d’autres, les lignes sont encore parallèles entre elles ; mais écartées l’une de l’autre par une petite secousse au moment de la solidification, elles ont affecté une disposition scalaire ascendante ou descendante. Ainsi nous retrouvons maintenant sur une roche argilo-quarzeuse très compacte (quarzigem Thongestein) ce que nous avions observé tout à l’heure sur un calcaire qui devait obéir facilement à toutes les modifications extérieures.

Le quarz agate brèche (Trümmerachat) nous fournit l’exemple d’un ébranlement plus violent dans le moment de là la solidification. Une première tendance à former des bandes n’est pas méconnaissable : une perturbation l’a dérangée, elle en a séparé les parties ; la masse de calcédoine qui est la base de toutes les agates