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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/455

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NOTES.

l’idée lui vint à l’instant même que la face était composée de vertèbres ; la transition du sphénoïde antérieur à l’ethmoïde lui parut évidente au premier coup-d’œil. C’était en 1791, et à cette époque il ne fit point connaître son idée. Seize ans plus tard, Oken publia un mémoire intitulé De la signification des os du crâne, in-4o, 1807, dans lequel il établit que la tête se compose de six vertèbres. Suivant Carus, la découverte d’Oken serait le résultat d’une inspiration, tout-à-fait analogue, pour les circonstances à celle de Goethe. Se trouvant dans une des antiques forêts du Brocken, il voit à ses pieds une tête de cerf parfaitement blanchie ; il la ramasse, la retourne, l’examine et s’écrie : c’est une colonne vertébrale ! M. Geoffroy-Saint-Hilaire rapporte le fait différemment. Passant un jour en revue les squelettes de poissons du cabinet de M. Albers, à Brème, Oken entrevit l’analogie qui existe entre les premières vertèbres cervicales et les os du crâne. Quoi qu’il en soit de ces deux versions, Oken admit trois vertèbres pour le crâne ; les corps de ces vertèbres sont : la partie basilaire de l’occipital, le corps du sphénoïde postérieur et celui du sphénoïde antérieur ; les parties latérales sont représentées par les condyles pour la première vertèbre ; par les pariétaux pour la seconde, par les frontaux pour la troisième. Les trous de conjugaison se retrouvent dans les trous condyloïdiens postérieurs, le trou ovale et les trous optiques. Pour la face il admettait une vertèbre dont le vomer était le corps, ou bien plusieurs vertèbres, trois, par exemple, correspondant aux points d’ossification de cet os, et qui, en diminuant peu à peu de volume, auraient terminé la colonne vertébrale supérieurement comme la queue la termine inférieurement.

En France, on était conduit à des idées semblables, en suivant une route tout-à-fait différente. Le 15 février 1808, M. Duméril lut à l’Institut un mémoire sur l’analogie qui existe entre les os et les muscles des animaux ; le second paragraphe était intitulé : De la tête considérée comme une vertèbre. « Le trou occipital, disait l’auteur, correspond au canal rachidien des vertèbres dont il est l’origine ; l’apophyse basilaire et très souvent le corps