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NOTES.

car, on voulait toujours retrouver le radius tout entier dans le tibia, toutes les parties du cubitus dans le péroné, et vice versâ ; alors non seulement les parties osseuses, mais encore les insertions musculaires donnaient des résultats contradictoires. En effet, si l’on compare l’extrémité supérieure du tibia, à l’extrémité correspondante du cubitus, on trouve entre ces deux os une analogie parfaite ; tous les deux s’articulent par une double facette, l’un avec le fémur, l’autre avec l’humérus ; la rotule est l’analogue de l’olécrâne ; le corps du tibia est triangulaire comme celui du cubitus ; le triceps fémoral répond au triceps brachial ; le muscle poplité au brachial antérieur, etc. Mais l’extrémité inférieure du tibia n’a pas le moindre rapport avec celle du cubitus. En effet, 1o le cubitus présente une face articulaire très petite, tandis que celle du tibia est très large ; 2o celui-ci s’articule avec la partie correspondante au gros orteil, qui est l’analogue du pouce, tandis que le cubitus est en rapport avec le bord métacarpien qui supporte le petit doigt. Nous trouvons, au contraire, une analogie complète entre l’extrémité inférieure du radius et celle du tibia : analogie de forme, de rapports, de fonctions. D’un autre côté, l’extrémité supérieure du radius, qui a peu de part à l’articulation du bras avec l’avant-bras, est bien représentée par la tête du péroné, et toutes deux donnent attache à un muscle analogue, le biceps du bras et celui de la cuisse. L’extrémité inférieure du péroné qui constitue la malléole externe, rappelle la forme, les connexions et le rôle que joue l’extrémité carpienne du cubitus. C’est ce qui a fait dire à M. Cruveilhier (Anatomie descriptive, t. I, p. 315) : « L’extrémité supérieure du tibia est représentée par la moitié supérieure du cubitus, et la moitié inférieure du tibia, par la moitié inférieure du radius. Tandis que le péroné est représenté par la moitié supérieure du radius et par la moitié inférieure du cubitus. »

En procédant à priori, d’après les règles tracées par la loi des connexions et celle du balancement des organes, on serait arrivé au même résultat.

En effet, le cubitus s’articule avec l’humérus ; donc le tibia,