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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/480

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NOTES.

Ces hypothèses peuvent se ranger sous quatre chefs principaux :

1o Spallanzani a émis une opinion qui n’a point trouvé de partisans ; il pensait que les colonnes ayant séjourné dans la mer avaient été perforées par les pholades avant d’être employées à la construction de l’édifice ; le fait seul que ces colonnes sont toutes percées à la même hauteur suffit pour réfuter cette hypothèse.

2o On a supposé que les eaux de la Méditerranée se sont élevées jadis à la hauteur où l’on trouve maintenant les trous des pholades. Goethe démontre que cette opinion est inadmissible quoiqu’elle ait été soutenue par Ferber et Breislack.

3o L’explication due à Goethe a été adoptée avec quelques modifications par Desmarets, Pini et Daubeny. Elle est sujette à deux graves objections. 1o L’enfouissement du temple jusqu’à la hauteur de dix pieds par des matières volcaniques est une pure supposition et non pas un fait mis hors de doute par l’ensemble des témoignages historiques. 2o Il n’existe aucun exemple de pholades vivants dans d’autres eaux que celles de la mer. Je considère comme une simple variante l’opinion de ceux qui pensent que le lac ne s’était pas formé accidentellement, mais qu’on avait établi à dessein une piscine dans cet endroit.

4o La quatrième hypothèse réunit tant de présomptions en sa faveur, qu’elle a été adoptée par le plus grand nombre de géologues, tels que MM. Forbes, Lyell, Hoffmann, Babbage, Roberton, Underwood, Élie de Beaumont et Desnoyers, et par M. Caristie. Ils pensent que, vers le quinzième siècle, le temple s’est abaissé ainsi que la contrée environnante au-dessous du niveau de la mer, tandis que depuis il s’est graduellement ou brusquement relevé. Si les savants sont d’accord pour admettre cette donnée générale, ils ne le sont pas quand il s’agit des détails ; voici la version la plus généralement admise.

Ruiné par les Goths dans le sixième ou septième siècle, cet édifice aurait été rempli en partie de cendres par l’éruption de la Solfatare en 1198. En 1488 un grand trem-