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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/481

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NOTES.

blement de terre qui ruina Pouzzole la plongea sous les eaux avec d’autres édifices de la côte qui sont encore sous la mer. Des sédiments marins auraient achevé de les combler jusqu’à une hauteur de dix pieds. Alors les modioles lithophages (Mytilus lithofagus. L.) les perforèrent sur une hauteur de six pieds environ, à partir du fond de la mer jusqu’à la surface. Loffredo, qui vivait en 1330, affirme qu’à cette époque la mer baignait toute la plaine basse dite la Straza dont le temple fait partie. Sur toute la côte, M. Élie de Beaumont a observé, et MM. Roberton, Forbes, Lyell et Underwood ont recueilli des coquilles subfossilles identiques avec celles qui vivent actuellement dans la Méditerranée ; ce sont : par exemple, Spontylus gaderopus, Citherea decussata, Arca tetragona, Chama gryphoïdes, etc. M. Underwood a, de plus, rapporté des débris de marbre, de poteries dont les cassures sont couvertes de serpules ; un tronçon de colonne était même perforé aux deux extrémités. Le fait d’un abaissement est donc incontestable, il n’est pas moins certain que le temple a été soulevé de nouveau ; suivant quelques uns, l’éruption du Muonte Nuevo, qui eut lieu le 20 novembre 1538, produisit une oscillation en sens inverse de la précédente, et souleva le temple au-dessus du niveau de la mer. L’édifice n’aurait donc été sous l’eau que pendant cinquante ans environ, ce qui s’accorde merveilleusement avec l’opinion de Spallanzani, qui, d’après la profondeur des trous creusés par des pholades, crut pouvoir avancer qu’elles n’avaient dû travailler que pendant l’espace de quarante à cinquante ans environ. M. Babbage pense que le temple s’est abaissé graduellement, Il me paraît fort douteux qu’il ait été subitement relevé ; je suis plutôt tenté de croire à des oscillations, résultant d’abaissements et d’élévations alternatifs et lents. Voici sur quoi je me fonde : La planche de Goethe et l’ensemble de son mémoire démontrent évidemment qu’en 1787 époque à laquelle il observa le monument, sa base était élevée au-dessus du niveau de la mer. Celle-ci ne pouvait donc pas refluer dans les canaux souterrains, et inonder la cour intérieure. Or, à l’heure qu’il est, le pavé du temple est à un pied au-dessous du niveau de la