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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/482

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NOTES.

mer ; les cours sont remplies d’eau au point qu’on ne peut les parcourir qu’à l’aide de grandes planches jetées çà et là. Tous les observateurs modernes font mention de ce fait que M. Caristie constate de son côté ; par conséquent le temple s’est abaissé de nouveau depuis 1787, et l’on serait en droit d’admettre des oscillations lentes et alternatives de cette partie du littoral méditerranéen.

Je ne crois pas davantage qu’il soit nécessaire de supposer que des cendres volcaniques ont rempli la cour intérieure jusqu’à la hauteur de dix pieds ; il suffît, pour expliquer cet enfouissement de se rappeler ce qu’on observe tous les jours autour des monuments ruinés ; leurs débris, en s’accumulant à leurs pieds, exhaussent peu à peu le niveau du sol, au point qu’ils disparaissent quelquefois sous leurs propres ruines. Pour retrouver le sol antique, on est toujours forcé de creuser plus ou moins profondément ; c’est ce qui est arrivé lorsqu’on déblaya le pied des colonnes du temple. Que si cette explication est sujette à quelques difficultés, elle présente au moins l’avantage de ne pas appeler à son aide un phénomène insolite, exceptionnel, véritable Deus ex machinâ, mais de s’appuyer sur un fait, constant, nécessaire, et qu’on peut vérifier partout.

Au moment de mettre sous presse, nous sommes heureux de voir notre opinion confirmée par celle d’un savant astronome napolitain, M. Capocci ; dans la séance du 15 mai 1837, M. Arago a présenté le résumé des observations de ce géomètre : elles prouvent que depuis le commencement du siècle, le temple s’est de nouveau graduellement abaissé de dix-huit pouces. Cette observation vient confirmer pleinement les idées que la lecture du mémoire de Goethe comparée aux récits des voyageurs modernes nous avait suggérées.