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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/58

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ANATOMIE

ne nous dissimulerons pas les obstacles qui nous attendent.

La construction d’un type normal, que nous ne perdrons jamais de vue en décrivant ou appréciant les os des mammifères, suppose nécessairement que la nature est conséquente avec elle-même, et que dans les cas particuliers elle procède suivant certaines règles préétablies. Cette vérité est incontestable ; car un coup d’œil rapide jeté sur le règne animal nous a convaincu qu’il existe un dessin primitif qu’on retrouve dans toutes ces formes si diverses.

Mais la nature n’aurait pas pu les diversifier ainsi à l’infini, si elle n’avait pas un espace suffisant dans lequel elle puisse se jouer, pour ainsi dire, sans sortir des limites de la loi. Il s’agit donc de déterminer, avant tout, en quoi la nature se montre variable dans la formation des os, et en quoi elle est constante ; ceci une fois bien établi, nous pourrons tracer les caractères généraux auxquels nous reconnaîtrons un os dans toute la série animale.

La nature varie dans l’extension qu’elle donne au système osseux et dans les limites qu’elle lui assigne.

On ne peut pas considérer le système osseux isolément, car il fait partie d’un système organique complet. Il est en connexion avec les parties molles ou presque molles, telles que les cartilages, par exemple. Les autres tissus ont plus ou moins d’affinité avec ce système, et quelques uns même peuvent se solidifier. Ceci devient évident par l’étude de l’ostéogénie, qui fait voir que dans le fœtus ou l’animal qui vient de naître, on aperçoit d’abord des membranes, puis des cartilages, puis enfin des os. Chez les vieillards, certains organes, qui n’appartiennent pas au squelette, s’ossifient, et il en résulte une espèce d’extension du système osseux.