Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
COMPARÉE.

Ce qui nous engage à aller au-devant de ces vœux, de ces espérances des naturalistes, c’est que nous voyons à chaque pas la science s’enrichir de résultats satisfaisants, parce que nous ne perdons jamais de vue l’ensemble du règne organique.

Qui ne sait qu’une foule de découvertes en anatomie humaine sont dues à la zootomie ? L’existence des vaisseaux chylifères et lymphatiques, la circulation du sang, ont été d’abord observées sur des animaux, et seraient peut-être restées inconnues sans cela.

Que de faits nouveaux attendent les observateurs qui marcheront dans cette voie !

L’animal sert de jalon, parce que la simplicité d’une structure limitée rend les caractères plus apparents, parce que ses parties isolées sont plus grandes et mieux caractérisées.

Vouloir comprendre la structure de l’homme sans avoir recours à l’anatomie comparée, est un plan inexécutable, parce que ses organes ont souvent des rapports, des connexions qui n’existent que chez lui, et qu’ils sont en outre tellement serrés les uns contre les autres, que des parties très visibles chez les animaux ne le sont pas chez l’homme : de plus, chez eux, les organes sont simples ; chez nous, ils sont tous compliqués et subdivisés ; aussi pourrait-on affirmer que des observations et des découvertes isolées ne seront jamais concluantes.

L’influence réciproque des appareils les uns sur les autres doit toujours être présente à l’esprit si l’on veut que la physiologie générale fasse des progrès rapides ; il faut bien se persuader que dans un corps organisé chaque organe est influencé par tous les autres, et réagit sur eux. En ayant sans cesse cette vérité devant les yeux, on comblera peu à peu les lacunes que présente la science.

Arriver à la connaissance des êtres organisés en gé-