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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/93

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COMPARÉE.

lieu toutefois que chez des êtres dont les membres sont assez semblables pour que l’un puisse remplir les fonctions de l’autre et se substituer à lui ; ou dans ceux, comme les amphibies, dont l’organisation est plus molle, moins arrêtée et plus modifiable par l’élément dans lequel ils vivent.

Les différences tranchées qui distinguent les membres indiquent la place élevée que les animaux les plus parfaits, et l’homme en particulier, occupent dans l’échelle. Dans ces organisations régulières, toutes les parties ont une forme, une place, un nombre déterminé ; et quelles que soient les anomalies produites par l’activité créatrice des forces vitales, l’équilibre général n’est jamais rompu.

Il n’eût point été nécessaire de nous élever péniblement à ce point de vue par la considération des métamorphoses dans les plantes et dans les insectes, si nous n’avions espéré y trouver quelque éclaircissement sur la forme des animaux parfaits.

Après avoir reconnu que l’idée d’une transformation successive ou simultanée des parties identiques est la base de toute étude sur les plantes ou sur les insectes, nos recherches sur les animaux seront singulièrement facilitées si nous admettons que tous leurs organes subissent une métamorphose simultanée déjà préparée au moment de la conception. Il est évident, en effet, que toutes les vertèbres sont des organes identiques, et cependant qui comparerait immédiatement la première cervicale avec une vertèbre caudale ne trouverait pas trace de formes analogues. Voilà donc des parties identiques dont l’affinité est irrécusable, et qui sont pourtant très différentes ; aussi est-ce en examinant leurs connexions organiques, leurs points de contact et leur influence réciproque que nous sommes arrivés à un résultat satisfaisant.