Page:Goethe - Hermann et Dorothée, 1886, trad. Boré.djvu/40

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La bonne mère se hâta aussi d’exprimer sa pensée :

« À la vérité mon fils, dit-elle, tu as raison. Nous, tes parents, nous t’avons sur ce point donné l’exemple, car, ce n’est pas au milieu d’une fête que nous nous sommes promis l’un à l’autre ; bien au contraire, l’heure la plus sinistre a été celle de nos fiançailles. Ce fut un lundi matin, j’en suis certaine, parce que la veille, il y a de cela vingt ans, l’horrible incendie dévora notre petite ville. Alors, un dimanche comme aujourd’hui, par un temps chaud et sec, il y avait peu d’eau dans les citernes ; tout le monde, en toilette, s’était dispersé dans les villages, les moulins, les auberges d’alentour. Le feu éclata à une extrémité de la ville, engendrant lui-même un courant d’air par la rapidité avec laquelle il s’étendait de rue en rue, et les granges, remplies de riches moissons, brûlaient, et les maisons, jusqu’à la place du marché, brûlaient aussi. Celle de mon père, tout près de celle-ci, venait d’être consumée en même temps. Nous ne srl.llr,1lrle5 pas grand’chose. Je passai cette triste r.llit sur la pelouse hors de la ville, au milieu des caisses et des lits que je gardais. Cependant, à la titi , le .M)IIlIneil nie ,Mat,rtla, et lorsque, le matin, la fraicheur (lui précéde l’apparition du soleil ill’ent Iwl,illF~e, ,je vis la fumée tourlffllonnant encore, les brasiers continuant de ilallllaoy’er, et les murs