où tu lui as fait cette imprudente révélation, elle a entièrement abandonné des travaux qui lui procuraient une distraction agréable. N’as-tu pas remarqué qu’elle ne nous mène plus jamais dans la cabane de mousse, qu’elle visite parfois en secret avec Ottilie ?
— Cette petite bouderie ne me décourage point. Quand j’ai la certitude qu’un projet est utile et bon, je n’ai de repos que lorsqu’il est exécuté. Avec un peu d’adresse et beaucoup de prévenances, nous parviendrons facilement à faire adopter à Charlotte nos manières de voir. Montrons-lui d’abord la nouvelle carte de mes domaines que tu viens d’achever. Tu arriveras ensuite avec des dessins et des gravures représentant des établissements et des promenades qui pourraient trouver place sur ce plan. Commençons par des suppositions et des plaisanteries qu’il nous sera facile de convertir en entreprises réelles.
D’après cette convention, on chercha les livres dans lesquels se trouvaient les plans de la contrée, sous le rapport rural, et dans son état naturel, puis on indiqua sur des feuilles séparées les changements que l’art pourrait lui faire subir, en profitant sagement des avantages qu’elle offrait déjà, et en créant des beautés nouvelles. Le passage de ces suppositions à leur réalisation devenait facile.
C’était une occupation agréable que de prendre la carte du Capitaine pour base de tous ces projets ; mais on ne s’arracha qu’avec peine aux premières idées d’après lesquelles Charlotte avait dirigé ses plantations. On finit cependant par trouver une route plus facile pour arriver au haut de la montagne. Sur le penchant de cette montagne, à l’entrée d’un petit bois, on se proposa de construire une maison d’été qu