98 LE RÉVIZOR
Maria Antonovna (s' éloignant de nouveau). — Inutile d'être si près... nous pouvons aussi bien rester loin...
Kiilestakof (se rapprochant) . — Pourquoi si loin... nous pouvons être près...
Maria Antonovna (s' éloignant). — Je ne vois pas le motif.
Khlestakof (il se rapproche encore). — Mais c'est vous qui dites que nous sommes près... vous n'avez qu'à vous figurer que nous sommes loin... Que je serais heureux, mademoiselle, de vous serrer dans mes bras !
Maria Antonovna (elle regarde la fenêtre). — Tiens... un oiseau vient de voler?... une pie ou un autre...
Khlestakof (il la baise sur l'épaule et regarde la fenêtre). — C'est une pie.
Maria Antonovna (elle bondit, furieuse). — Cela dépasse les bornes... quelle impudence!
Khlestakof (il la retient). — Excusez, mademoi- selle... seul l'amour... l'amour, je vous jure...
Maria Antonovna. — Vous me prenez pour une
provinciale qui...
(Elle essaye de se dégager.)
Khlestakof (la retenant toujours). — L'amour, je vous jure... seul l'amour... J'ai uniquement plai- santé... Maria Antonovna, ne vous fâchez pas... Je suis prêt à vous demander pardon à genoux. (Il tombe à genoux.) Pardonnez, pardonnez... vous le voyez... je suis à genoux...
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