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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/105

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LE REVIZOR 97

Khlestakof. — Vos petites lèvres, mademoiselle, valent mieux que n'importe quelle température.

Maria Antonovna. — Vous dites toujours des... Je vous demanderai de m'écrire plutôt des vers sur mon album... comme souvenir... Vous en savez beau- coup, sans doute.

Khlestakof. — Tout ce que vous voulez, made- moiselle. Exigez... quels vers préférez- vous?

Maria Antonovna. — Des vers qui soient beaux et nouveaux.

Khlestakof. — Oui... j'en sais beaucoup...

Maria Antonovna. — Alors... que m'écrirez-

��vous

��Khlestakof. — Mais pourquoi en parler... Je les connais tant...

Maria Antonovna. — Je les aime...

Khlestakof. — J'en sais un nombre incalcu- lable... Ainsi... ceux ci, par exemple : « Oh ! toi, homme qui, dans la douleur, te plains vainement de la divinité... » et d'autres encore... je ne puis me rappeler maintenant... Qu'importe ! Je vous dirai plutôt mon amour... qui... par votre regard...

(Il rapproche sa chaise.)

Maria Antonovna. — L'amour!... Je ne comp- prends pas l'amour !... Je n'ai jamais su ce qu'était l'amour.

(Elle éloigne sa chaise.)

Khlestakof. — Pourquoi éloignez-vous votre chaise? Nous serions mieux l'un près de l'autre...

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