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100 LE REVIZOR

mon amour, je me déclare indigne de l'existence ter- restre... Le cœur embrasé, je vous demande votre main...

Anna Andreevna. — Permettez moi de vous faire remarquer... je suis... en quelque sorte... mariée !

Khlestakof. — Cela ne fait rien L'amour ne connaît aucune distinction et si Karamzine a dit : «Les lois condamnent !... » Nous fuirons à l'ombre des... Votre main, votre main...

��SCÈNE XIV

Les mêmes et MARIA ANTONOVNA, elle rentre brusquement.

Maria Antonovna. — Petite mère, papa a dit que... (Voyant Khlestakof à genoux, elle s'écrie.) Ah ! quel tableau !

Anna Andreevna. — Qu'est ce que tu viens faire ici?... Quelle légèreté! Arriver ainsi comme une chatte en fureur... Quoi de stupéfiant?... qu'as tu donc pensé en nous voyant... Vraiment, tu agis comme un enfant de trois ans... C'est à ne pas croire que tu en as déjà dix -huit ! Quand auras-tu un peu plus de raison dans la cervelle?... Quand sauras-tu enfin te conduire comme une jeune fille bien élevée, connais- sant les usages et maîtresse de toi-même?

Maria Antonovna (toute en larmes). — Je ne savais pas, petite maman...

Anna Andreevna. — C'est toujours le même cou- rant d'air dans ta tête... tu prends exemple sur

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