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LE REVIZOR III

L'un des marchands. — Devant Dieu nous sommes coupables, Antone Antonovitch... Le malin nous a tentés... Et nous le Regrettons sincèrement. Ce que tu veux, nous te le donnerons... mais ne te fâche plus...

Le préfet. — Ne te fâche pas !... Vous voilà vau- trés à mes pieds, maintenant ! Pourquoi? Parce que je suis le plus fort... Mais si vous aviez eu l'avantage, hein?... Vous m'auriez traîné dans la boue, canailles, et vous m'auriez encore roué de coup...

Les marchands (saluant jusqu'à terre). — Ne nous perds pas, Antone Antonovitch.

Le préfet. — « Ne nous perds pas ! » Aujourd'hui cette chanson-là et tout à l'heure qu'est-ce que c'était? Je vous... (Il lève son bras.) Allons, Dieu vous par- donnera. Suffit ! Je ne suis pas rancunier... Seulement, prenez garde. Je ne marie pas ma fille à un petit noblaillon quelconque... je veux qu'il y ait des cadeaux... compris... ne vous contentez pas d'estur- geons on de pains de sucre... Allez, que Dieu vous garde !

(Les marchands sortent.)

��SCÈNE III

Les mêmes, AMMOSS PHIODOROVITCH, ARTEMI PHLLIPPOVITCH, puis RASTAKOVSKI

Ammoss Phiodorovitch (en ouvrant la porte). — Les bruits qui courent seraient-ils vrais, Antone Antonovitch? Un bonheur extraordinaire...

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