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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/148

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140 LE MARIAGE

de soie, que le Christ me soit témoin, elle en fait un froufrou... Une vraie princesse!

Podkoliossine. — Je te le demande, parce que je suis conseiller de cour, j'ai donc besoin de... tu me comprends?

Phiokla. — Dame ! Comment diable ne compren- drais-je pas? Nous en avions un... de conseiller de cour... nous l'avons refusé... il ne nous a pas plu !... Des mœurs étranges... pas une parole chez lui qui ne fût un mensonge... et cependant il était agréable d'aspect... Et rien à faire, Dieu l'avait créé ainsi... Il en était malheureux lui-même, mais il ne pouvait ne pas mentir... La volonté de Dieu !

Podkoliossine. — Bon. Et à part celle-là... tu n'en as aucune autre à me proposer?

Phiokla. — Que diable as-tu besoin d'une autre?... Elle est la meilleure...

Podkoliossine. — La meilleure ! Est-ce vrai?

Phiokla. — Fais le tour du monde, tu ne trouveras pas sa pareille !

Podkoliossine. — Nous réfléchirons... nous allons réfléchir, matouchka... Reviens après-demain... Nous en reparlerons... comme aujourd'hui... ainsi... je t' écouterai, allongé sur ce divan, et toi... tu me racon- teras...

Phiokla. — Je t'en supplie, petit père... voilà trois mois bientôt que je viens ici... et sans résultat... toujours en robe de chambre et fumant ta pipe...

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