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200 LE MARIAGE

Kotchkariof. — Imbécile ! Pourquoi n'avoir pas déclaré ton amour?

Podkoliossine. — Comment diable veux-tu, que sans avoir préalablement parlé de rien, je lui dise en tombant du ciel : « Mademoiselle, je vous épouse? »

Kotchkariof. — Mais quelles fadaises avez-vous donc débitées tous deux pendant cette demi-heure?

Podkoliossine. — Nous avons parlé de tout et j'avoue que je suis très heureux; je suis ravi de ma demi-heure.

Kotchkariof. — Réfléchis donc une seconde... Quand donc aurons-nous le temps d'arranger les?... as-tu donc oublié que, dans une heure, nous devons être à l'église pour le mariage?

Podkoliossine. — Tu perds la raison... aujourd'hui, le mariage?

Kotchkariof. — Pourquoi pas?

Podkoliossine. — Me marier aujourd'hui?

Kotchkariof. — Ne m'as-tu pas juré que tu te marierais dès que tous les autres prétendants seraient mis à la porte.

Podkoliossine. — Je suis prêt à tenir parole... mais pas de suite... accorde-moi au moins un mois de répit

Kotchkariof. — Un mois.

Podkoliossine. — Parfaitement

Kotchkariof! — Tu es fou.

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