Aller au contenu

Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MARIAGE 213

Agaphia Tikhonovna. — Je n'ose penser que je suis capable de faire le bonheur de... D'ailleurs, j'y consens.

Kotchkariof. — Naturellement, évidemment... il y a longtemps que c'aurait dû être fait... Donnez-moi vos mains.

Podkoliossine. — De suite.

(Il veut dire quelque chose à l'oreille de son ami, mais celui-ci lui montre le poing et fronce les sourcils; Agaphia Tikhonovna lui donne ses mains.)

Kotchkariof (unissant les mains des fiancés). — Que Dieu vous bénisse ! J'approuve et protège votre union. Le mariage est une de ces choses... Il ne s'agit pas de héler un cocher et d'aller n'importe où... c'est un devoir d'un autre ordre, un devoir... Mais je n'ai pas le temps, je te dirai après ce qu'est ce devoir... Allons, Ivan Kouzmitch, embrasse ta fiancée... Tu peux, tu dois le faire maintenant. (Agaphia Tikho- novna baisse les yeux.) Ce n'est rien, ça ne fait rien, mademoiselle, il le faut ainsi... qu'il vous embrasse !

Podkoliossine. — Oui, mademoiselle, permettez- moi maintenant, vous pouvez me permettre. (Il l'embrasse et lui prend la main.) Quelle jolie petite main ! Pourquoi, mademoiselle, avez- vous une si jolie petite main?... Mademoiselle, je désire que notre mariage ait lieu de suite, sans tarder, immédiatement.

Agaphia Tikhonovna. — Comment de suite? C'est peut-être un peu trop rapide.

Podkoliossine. — Non, non, je ne consens à aucun retard... Je veux même que notre mariage ait lieu maintenant, à cette heure même...

�� �