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LE RÉVIZOR 55

Je me suis vraiment régalé... Vous en avez toujours de pareils?

Le préfet. — Nous l'avons préparé à dessein pour l'hôte que vous êtes.

Khlestakof. — Je vous préviens que j'aime bien manger... Nous sommes venus sur la terre pour cueillir les fleurs de la joie... Comment s'appelait ce poisson?

Artemi Philippovttch (accourant) . — De la morue salée.

Khlestakof. — Admirable !... Mais... où avons- nous déjeuné?... A l'hôpital?

Artemi Philippovitch. — Parfaitement... à l'éta- blissement des œuvres de bienfaisance.

Khlestakof. — Je me rappelle, en effet... oui... il y avait des lits... Les malades sont guéris, n'est-ce pas?... Il y en a très peu, je crois...

Artemi Philippovitch. — Il en reste dix, pas plus... Les autres sont guéris... Et nous y tenons... tels sont nos règlements... ! Depuis que je suis devenu le chef, cela vous paraîtra sans doute incroyable, tous les malades guérissent comme des mouches ! A peine sont-ils à l'hôpital qu'ils se sentent mieux... et ce ne sont pas les médicaments qui agissent, mais l'ordre et l'honnêteté...

Le préfet. — Je me permettrai de vous dire que ma responsabilité est terrible... Que de choses il faut que je surveille !... C'est la propreté... et ce sont les réparations... l'homme le plus intelligent y perdrait la tête, mais, grâce à Dieu, tout marche à souhait...

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