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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/73

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LE RÉVIZOR 65

Maria Antonovna. — Je t'assure que j'ai raison petite mère.

Anna Andreevna. — Incurable ! Impossible qu'elle ne discute pas... Lui, t'avoir regardée ! Pourquoi diable te regarderait -il?

Maria Antonovna. — Je vous jure, maman, que je ne me trompe pas... Dès qu'il causa littérature, il tourna ses yeux vers moi r puis quand il parla du whist et des ambassadeurs, il ne cessa de me re- garder...

Anna Andreevna. — Oh ! une toute petite fois, peut-être? et encore par hasard... « Ah! il faut bien la regarder aussi ! » s'est-il dit.

��SCÈNE IX

Les mêmes et LE PRÉFET

Le préfet (entre sur la pointe des pieds). — Tch... ch...

Anna Andreevna. — Eh bien?

Le préfet. — Je regrette de l'avoir trop fait boire... et lors même que la moitié de ce qu'il a raconté serait vrai!... (Il réfléchit.) Comment cela pourrait-il ne pas être vrai?... Un homme qui a bu lâche tout... la langue sort ce qu'on a sur le cœur !... Il a un peu exagéré, c'est évident, mais il n'y a pas de discours sans mensonges... Il joue avec les ministres, va au Palais Impérial... Vraiment, plus j'y pense... que le diable m'emporte, mais je n'y comprends rien...

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